Moi aussi j’étais un passager.
C’est étrange de ressentir autant de choses et d’avoir tant de mal à les exprimer. Se rendre compte que maintenant c’est véritablement fini.
C’est lui qui trace sa route. C’est moi qui reste sur le bas coté. J’attends qu’une voiture me prenne en stop, mais il n’y en a que très peu qui empruntent cette route.
Mais faut dire que lui, sa voiture, il savait qu’elle passerait, il la connaissait déjà. Il l’avait croisé plusieurs fois, et même s’il n’était pas monté à l’intérieur, il avait déjà bien sympathisé avec le conducteur.
Sa voiture, je crois bien qu’il l’utilise tous les jours. Elle lui fait découvrir plein de belles choses que j’ai été incapable de lui montrer.
Alors j’en veux pas à sa voiture. J’en veux à moi-même.
Parce que sa nouvelle voiture, en très peu de temps, elle l’a rendu « bien », elle l’a rendu mieux. Parce qu’avec sa nouvelle voiture, il n’a pas besoin de parler pour se sentir bien.
Il me l’a dit, tout ça. Avec d’autres mots.
Mais moi tout ce que j’ai compris, c’est ça.
Mais bordel, s’il savait à quel point ça m’a fait mal d’entendre ça à quel point ça me fait mal la nuit, d’y repenser, sans pouvoir m’en empêcher.
Et tout ce que j’ai ressenti, moi, c’est que pendant tout ce temps la, nous deux on existait pas. J’ai jamais été la. J’ai toujours été loin. Et lui aussi sûrement. Enfin, j’sais pas. La je crois que je sais plus grand chose.
Il a sa voiture et moi j’ai mes pieds. Je reste seule, et lui est accompagné.